MANDALAY

par | Mar 16, 2018 | Myanmar | 6 commentaires

Mercredi 7 mars 2018, on décide de partir pour Mandalay et on y va en mini bus en huit heures environ avec une pause à midi dans un petit resto pour manger. Ah oui !! ce qu’on a oublié de vous dire c’est qu’au Myanmar, les véhicules à quatre roues ont pratiquement tous le volant à droite (neuf voitures sur dix étaient jusqu’à maintenant des véhicules d’occasion provenant majoritairement du Japon, où la conduite est à gauche) ET roulent sur la voie de … droite ! Il est donc fréquent de voir des chauffeurs tendre le cou comme des girafes pour améliorer leur visibilité avant de doubler, ou klaxonner à tout va pour signaler leur présence. Pour les bus, c’est encore plus dangereux. Ils déposent leurs passagers au milieu de la chaussée puisque les portes ne s’ouvrent pas côté trottoir. Un astrologue aurait conseilé au dictateur militaire Ne Win de changer le sens de la conduite en 1974 avec les conséquences qui en découlent. Les astrologues sont des personnes éminentes et écoutées dans ce pays ! Ou alors se serait un pied de nez aux anciens colonisateurs britanniques. Le gouvernement a interdit depuis janvier 2017 l’importation de voitures avec le volant à droite, dans le but de booster les ventes de voitures neuves .

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Jeudi 8 mars 2018, ce sont les vélos mis à disposition gratuitement à l’hôtel qui vont nous permettre d’atteindre notre première destination, le magasin Samsung pour réparer le téléphone d’Hélène. Puis, après l’avoir laissé (le téléphone, hein, pas Hélène!), nous pédalons jusqu’au quartier des batteurs d’or. Il faut avoir de bons nerfs pour circuler dans cette grande ville saturée de scooter et de véhicules en tout genre…À part les feux tricolores qu’ils respectent à peu près, tout le reste se fait au forcing ! Et franchement, si au début on était un peu hésitant, on a vite adopté les habitudes locales ! Il faut savoir s’intégrer !!

Les batteurs d’or sont appelés ainsi par ce qu’ils tapent avec de gros marteaux sur un petit paquet carré d’environ 10 cm de côté et 6-7 cm d’épaisseurs contenant de petites feuilles d’or enveloppées dans des feuilles de bambou. Le travail s’effectue en 3 étapes :on prend une feuille d’or d’environ 2cm sur 1cm et on effectue un travail de battage pendant une demi-heure. Puis la pièce obtenue est coupées en 6 parts égales et on répète la première étape avec chacune des pièces. Enfin, une dernière étape de battage de 2 heures permet d’accroître la taille de chaque pièce. La feuille d´or obtenue est très fine et beaucoup plus grande. On retrouve ainsi des feuilles d’or plus ou moins fines que des femmes assemblent sur des papiers de formes différentes qui vont ensuite être mis en sachets et vendues dans les pagodes pour les coller sur les statues de bouddha ou le rocher d’or par exemple. Les ouvrières nous collent même un petit morceau de feuille d’or sur le front en riant. Une boutique adjacente incite le touriste à acheter ces fabrications artisanales.

Nous enfourchons nos vélos pour nous rendre ensuite au marché de jade. Imaginez une grande zone ceinte avec des centaines de scooters garés tout autour…À l’entrée, un panneau indique que les étrangers doivent payer. Personne n’est là pour récupérer notre argent et on rentre donc, comme les birmans. D’ailleurs, on ne verra aucun touriste durant notre passage dans ce lieu incroyablement dense et typique : Des vendeurs proposent des articles en jade (généralement des bracelets) à des acheteurs assis derrière des tables et munis de loupe ou de téléphone avec une commande au pied pour prendre des photos. Après un examen minutieux, le vendeur et l’acheteur échangent (l’acheteur propose un prix, le vendeur réfléchit et parfois n’accepte pas l’offre, le vendeur lui indique de partir, celui-ci part mais l’acheteur le rappelle, lui propose un autre prix ….) . Finalement après ce petit jeu, l’affaire sera conclue, ou pas. Peu de birmans parlent l’anglais et entre eux ils parlent…et bien, birman ! Donc, on ne comprend strictement rien à leur discussion. On observe, on interprète et c’est à peu près tout. Mais les regards sont amicaux, les sourires faciles et on se sent à l’aise dans cette faune étrange et bruissante. Des petits ateliers disséminés dans le marché permettent de préparer le jade. Il est découpé et poli par de jeunes ouvriers qui sont tout fiers de travailler sous nos yeux. Des petits stands proposent des articles finis à la vente. On à tellement l’impression d’être immergés dans un lieu incroyable qu’on reste un bon moment à flâner dans les allées.

Des hommes jouent avec des coquillages qu’ils jettent dans un bol. Si tous les coquillages se retrouvent sur la même face, le joueur avance de trois cases sur une sorte de feuille quadrillée. Si un seul des coquillage est sur l’autre face, le joueur avance d’un seul point. Le premier à atteindre la case n°8 remporte l’argent de tous les autres joueurs, mais s’il dépasse ce chiffre il faut alors continuer jusqu’au numéro 15. Deux joueurs ne peuvent pas être sur la même case, le dernier arrivé renvoie le premier au point de départ. Ce jeu, appelé Kywe, se joue à tous les coins de rue ! C’est un des joueurs parlant anglais qui nous a expliqué les règles et m’a même proposé de lancer les coquillages.

Vendredi 9 mars 2018, on reprend notre moyen de locomotion gratuit : le vélo pour aller sur la colline de Mandalay. On choisit d’y monter par l’entrée sud-est, sensée offrir une jolie vue pendant l’ascension. Auparavant, on voit une pagode dont des femmes et un homme sont en train de goudronner l’accès. Nous les observons un moment, fascinés par ce travail essentiellement manuel, effectué par une majorité de femmes. Même le goudronnage est artisanal : le goudron est chauffé dans de grands bidons qui dégagent une odeur insupportable, puis, versé sur les pierres déposées sur la chaussée. Le spectacle est incroyable…

On décide de rentrer dans la pagode Sandar Mu Ni qui est vide. Une jeune fille cherche à nous vendre des articles, mais alors qu’on refuse poliment, Hélène s’extasie sur le thanaka de ses joues, dessiné en feuille. Du coup, elle lui en dessine une sur chaque joue en riant beaucoup. Quel peuple attachant et adorable ! La pagode contient pas moins de 1774 stupas et chacun d’eux abrite une stèle de marbre gravée, constituant ainsi avec les 729 stèles de la pagode voisine de Kuthodaw le plus grand livre du monde. Comme il n’y a aucun visiteur, il règne une paix reposante dans cet endroit.

On monte ensuite la colline. Nous ne sommes pas nombreux à le faire car le shemin est bien raide et assez long et il y a un accès par la route, bien plus emprunté. Pendant la montée, on voit plusieurs petits stupas et statues de bouddha qui permettent des arrêts bienvenus. Si la vue est jolie, elle n’est pas exceptionnelle, voilée par une brume grisâtre. Une grande statue de Bouddha tend le bras dans la direction de la ville en la pointant du doigt. La légende veut que, Bouddha, gravissant cette colline avec son disciple Ananda aurait prédit qu’une prestigieuse ville se tiendrait là en l’an 2400. Dans le calendrier bouddhiste, cela correspond à l’an 1857, date à laquelle le roi Mindon fit déplacer la capitale de Amarapura à Mandalay…On traverse ensuite la salle d’ordination de Myatsawnyinug qui est vraiment en piteux état avec, par endroit, le plafond qui s’effondre. À l’avant dernier stupa, une statue représente l’ogresse San Dha Mukhi qui tend dans ses mains ses seins qu’elle vient de se couper. Ému par cet acte d’auto mutilation, Bouddha aurait assuré sa réincarnation en la personne du roi Mindon. Au sommet de la colline se trouve une grande pagode avec beaucoup de visiteurs. On aura droit à notre séance photo habituelle à la demande de chaleureux birmans.

On redescend par d’autres escaliers et entrons tout en bas dans la paya Kyauktawgyi. Elle est au milieu d’un joli parc arboré et recèle une belle collection de statues de bouddha, de nats et autres esprits en marbre et or. Au cœur de la pagode siège un bouddha de 900 tonnes et de prêts de 8 m de haut, sculpté dans un seul bloc de marbre.

En repartant, des ouvriers travaillent sur la route pour tracer des pointillés en utilisant une machine manuelle sur laquelle un feu rend plus liquide la peinture utilisée.

On essaie ensuite de se rendre au palais. Une enceinte carré de 2,5 km de côté l’entoure ainsi que des douves de 70 m de large. Mais des militaires nous en interdisent l’accès, nous demandant de nous rendre à l’entrée est et de payer un droit d’entrée. Comme on a lu dans le guide que peu de zones sont accessibles à l’intérieur, on ne rentre pas.

Samedi 10 mars 2018, on retourne, toujours en vélo, au marché de jade qu’on a tant apprécié. Mais cette fois-ci, à chaque entrée il y a des personnes qui sont là pour faire payer les touristes et on ne pourra donc pas rentrer sans payer…Devant l’entrée est se tient une petite reproduction de l’intérieur et on s’immerge de nouveau dans cette ambiance unique.

Puis, nous filons pour la pagode Mahamuni qui nous attire surtout pour ses ateliers de sculpteurs de marbre à l’entrée ouest. Dans le temple nous assistons à une cérémonie et son cortège de famille joliment habillé. Un bouddha assis, l’un des plus vénéré du pays aurait selon la croyance plus de 2000 ans. les hommes se bousculent pour coller des feuilles d’or sur son corps. Par endroit la couche atteint 15 cm, lui donnant un aspect boursouflé. Je vais avoir toutes les peines du monde à l’ approcher. Pas à cause de la foule mais parce qu’il faut passer un point de contrôle et ma tenue (mes genoux sont visibles), m’en interdit l’accès. Je vais donc me chercher un longyi pour avoir le droit de rejoindre les hommes.

Les ouvriers qui sculptent le marbre avec divers outils dont une disqueuse, sont couverts de poussière blanche. Le spectacle est étrange et Hélène pense immédiatement à l’état de leurs poumons après quelques années passées là…On assiste même au déplacement d’une lourde statue de bouddha avec des rondins de bois pour la faire avancer.

On se rend ensuite dans une pagode qu’on a sélectionné parce qu’elle est en teck. Et c’est vrai qu’elle est très belle, toute en bois foncé et ornée de sculptures travaillées également en bois, dans un parc arboré et fleuri, très calme et reposant. Les piliers de sa base sont des troncs entiers.

Puis, on suit le canal et on tombe sur des lieux de vie incroyable avec des gens qui sont surpris et contents de nous voir et qui vivent dans des conditions plus que précaires mais ne paraissent pas miséreux. En rentrant à l’hôtel, on voit une fabrique de sucre de canne. Il est cuit dans un chaudron, puis cassé et centrifugé, le tout à la main bien sûr !

Ces trois jours à sillonner la ville avec nos vélos nous ont permis d’avoir un contact particulier avec les habitants. On a vraiment aimé ces moments privilégies dans des rues calmes avec des gens souriants, tout heureux de nous voir et qui nous saluent sans arrêt. Des scooters nous dépassaient en criant des « hello » ravis. Des enfants s’arrêtaient de jouer pour nous regarder passer comme des martiens alors que leur parents leur disaient en riant de nous faire coucou. Bref, quelle authenticité ! Pendant ces quelques jours à Mandalay, on a établi notre cantine dans un « bar station » où la pression est à 800 kyats (50 cts) et le plat de riz ou de nouilles à 2000kyats (moins d’un euro cinquante…). Parlerons nous du travail des enfants ? Il est omniprésent…Il est apparemment réglementé depuis peu mais je pense qu’il faut du temps avant de changer les habitudes. Ainsi, à notre cantines, des enfants de 12-13 ans travaillent avec un naturel déconcertant. Ce qu’on a remarqué au Myanmar, c’est qu’il y a beaucoup de gens pour faire un même travail. Ainsi, j’imagine qu’il est moins épuisant…

Dimanche 11 mars 2018, nous décidons de faire une partie de l’incontournable circuit touristique du coin : le triptyque des anciennes capitales : Anamapura, Inwa et Sagaing. Un peu lassés des pagodes nous allons le faire à notre façon. On veut y aller dans l’après-midi et pas avec un tour qui dure la journée. Après avoir eu bien des difficultés pour avoir un moyen de locomotion (on aurait voulu prendre les moyens locaux comme le tuk-tuk mais on n’aurait pas été attendu), on opte pour un taxi avec lequel on négocie un prix convenable pour les deux parties.

Notre première étape, Sagaing, est une petite ville à une quinzaine de kilomètre de Mandalay et qui possède plein de stupas sur les sommets de ses collines. Comme notre chauffeur na parle pas anglais, on se laisse guider et il nous monte jusqu’en haut d’une des collines qui doit être un haut lieu touristique si on en juge par la quantité de bus et de monde ici : il s’agit de la Paya Soon U Pon Nya Shin, un nom à coucher dehors. De la pagode, la vue est très belles sur les vallons coiffés d’or. De grands arbres nous offrent leur extrémité délicatement fleurie. Le carrelage de la pagode réunit des couleurs qui forment un ensemble…particulier ! De chaque côté du grand bouddha assis blanc et or, trônent deux statues, une de grenouille et l’autre de lapin que les fidèles caressent assidûment. Partout, comme dans toutes les pagodes, de grandes urnes transparentes reçoivent les dons des pèlerins. Elle sont souvent remplies de billets. Ici, il n’y a que des billets et pas de pièce. Il faut 1600kyats pour faire 1 euro…Des offrandes se retrouvent systématiquement au pieds des statues de bouddhas, nats et autres divinités, sous forme de fruits et de fleurs.

Notre prochaine étape nous conduit à un pont l’ « U Bein bridge ». Notre chauffeur aurait bien voulu inverser avec notre prochaine étape mais non, non, on veut le faire dans ce sens. Ce pont en teck, très touristique, d’une longueur de 1,6 km fait 5m de haut. Certains de ses piliers ont été remplacés par des poteaux en béton. Il est l’objet de nombreuses peintures le représentant très souvent avec des moines dessus. A notre arrivée, il y a foule. On le traverse pour voir comment est la lumière du soir depuis l’autre bout. On retourne vers le milieu et descend à ses pieds pour admire le soleil se couchant derrière la passerelle. Même si on n’est pas franchement les seuls à l’admirer, c’est clairement superbe avec le reflet du pont dans l’eau.

On repart enfin vers notre ultime spot, la pagode de jade de Werawsana. Hélène avait vraiment envie de la voir, de préférence le soir, car le guide indiquait une lumière particulière à la tombée du jour. Je ne suis pas convaincu de l’existence de cette lumière, d’autant que le stupa est fortement éclairé par des projecteurs mais il est vraiment splendide dans sa robe de vert aux différentes nuances. En haut de chaque accès trône un bouddha en jade dont un avec une couleur incroyablement belle. La base du stupa est constituée de blocs de jade et plus haut, de gravures sculptées dans la pierre verte. Dans la lumière du soir, puis de la nuit, c’est tout simplement magique. On ne verra aucun touriste mais beaucoup de birmans sont là en famille, tranquillement, avec les enfants qui jouent. Il n’y a pas la solennité qui peut y avoir dans nos églises où l’on va parler à voix basse et faire taire les enfants. Et je trouve ça reposant et agréable. Tout le monde nous sourit avec bienveillance. C’est top ! Et c’était notre dernière soirée à Mandalay, qu’on a beaucoup aimé…

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