CHACHAPOYAS

par | Sep 10, 2017 | Pérou | 2 commentaires

Samedi 2 septembre 2017, Le réveil sonne à 4h45 et une longue journée de trajet s’annonce. On a choisit de passer la frontière à un endroit peu conventionnel. La route est agréable au début mais se transforme rapidement en piste avec des passages aériens. Nous nous retrouvons dans les nuages avec parfois une visibilité très réduite. Les montagnes sont recouvertes d’une forêt luxuriante, très humide avec beaucoup de cascades. Le bus traverse des ruisseaux, franchit des ponts très étroits et grimpe sur des pentes improbables ! Mais notre chauffeur avec beaucoup de dextérité et de maîtrise nous amène à bon port ! A La Balsa, il faut traverser le pont à pieds pour passer au Pérou. Arrivés à la douane du Pérou, il faut faire demi-tour et aller faire tamponner nos passeports à la douane équatorienne pour valider notre sortie du pays, ce que nous ne savions pas !

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Il faut ensuite prendre un « collectivo » pour San Ignacio. Mais au Pérou, il faut attendre qu’il soit plein pour partir. Comme c’est un passage de frontière peu emprunté, nous attendons au moins 1h et demi. Nous échangeons en attendant avec un vieux monsieur péruvien adorable qui ne nous parle pas vraiment en bien de son pays (corruption, vols, arnaques, politique, mentalités…). C’est enfin le départ mais notre chauffeur conduit très brutalement et semble défoncé par la fatigue (ou autre chose?) et le trajet n’est pas agréable.

Dimanche 3 septembre 2017, c’est de nouveau une longue journée de voyage qui nous attend pour atteindre Chachapoyas. On enchaîne en alternance moto taxi et minibus pour rejoindre Jaén (la ville aux 20000 moto taxis) puis Bagua Grande et enfin Chachapoyas. Les paysages de la première partie du trajet sont magnifiques avec de belles montagnes, une vallée verdoyante au milieu et beaucoup de rizières.

Lundi 4 septembre 2017, nous partons avec deux français, Anouk et Martin rencontrés à l’hôtel, en direction de Huancas et de ses canyons. Un taxi nous y amène et nous allons admirer tout d’abord le premier canyon, celui de Sonche puis le celui de Huancaurco. Ils sont tous les deux grandioses. Au moment de repartir avec le taxi, nous décidons de faire les 6 à 7 km de piste à pieds.

Mardi 5 septembre 2017, c’est à 8h20 qu’avec un petit groupe de 6 personnes nous quittons l’hôtel pour aller jusque sur la place principale rejoindre d’autres participants qui se rendent à Kuelap. C’est finalement à 17 que nous nous retrouvons dans un minibus jusqu’à Tingo. De là, un autre minibus nous emmène jusqu’à la station de téléphérique. C’est la première et la seule du Pérou et certains touristes Péruviens viennent là plus pour le téléphérique que pour Kuelap ! Au bout d’un trajet d’environ 30mn en cabines nous atteignons Kuelap.

Il faut encore marcher 20 à 30 mn pour accéder à la forteresse. Celle-ci est impressionnante par sa superficie (environ 7 hectares) et par la taille de ses murs jusqu’à 20m de haut. Il y a 3 entrées étroites, 2 côtés est et une côté ouest. L’entrée principale, entrée n°1, n’est pas visible en ce moment à cause de travaux mais Jeffrey, notre guide, nous explique que les Chachapoyas ont gravés à l’intérieur des dessins de leurs vision lors de leurs expériences hallucinogènes.Nous entrons plus loin par la deuxième porte qui devait être celle de l’accès des marchandises car plus large. La troisième conduisait à un cimetière. Les Chachapoyas, guerriers des nuages, ont mis plus de 8 siècles à construire cette cité et n’avaient probablement pas terminé à l’arrivée des incas en 1471.V

Il devait y avoir entre 2000 et 3000 personnes qui vivaient là et qui devaient faire partie de l’élite. Des ruines rondes, sont des vestiges de maisons, ce qui est typique de la civilisation Chachapoyas. On peut voir également le temple majeur, ossuaire, où ont été retrouvés beaucoup d’ossements humains.

A l’extrémité nord, une tour devait servir aux rites religieux pour l’incantation de la pluie. Les « chamans » jetaient des pierres en l’air avec un lance-pierre pour faire pleuvoir. Il reste également des ruines de forme rectangulaire qui sont des vestiges de l’occupation Inca de la citadelle. Le site a été découvert en 1843 et ce n’est qu’à partir de 1979 que le gouvernement décide de protéger le lieu. A ce jour, faute d’investissement, seuls 10% du site archéologique est excavé.

Mercredi 6 septembre 2017, nous partons encore plus tôt en compagnie d’Anouk et Martin entre autre pour aller voir les sarcophages de Karajia et la caverne de Quiocta.Nous atteignons les sarcophages par un petit chemin qui descend sur 1km.

Les sarcophages sont au nombres de 6, encastrés sur une falaise. Il s’agit de chefs Chachapoyas dont les momies ont été placées à l’intérieur et qui regardent en direction de la vallée et des cultures. En effet, d’après notre guide,Otto, selon les croyances, les chefs pouvaient ainsi continuer à surveiller après leur mort. Par chance, les Chachapoyas ne mettaient pas d’or ou bijou avec les sépultures, ce qui a permis de préserver ces tombes des pilleurs. Elles ont été montées là vraisemblablement après avoir creusé des escaliers dans la roche. Ceux-ci ont du être détruits ensuite, n’ayant plus d’utilité. On peut aussi admirer d’autres petits sarcophages, d’enfants, qui aurait probablement été chefs eux-même à l’âge adulte. Ce mausolée, à la vue de tous, était connu des villageois mais ils n’y ont jamais prêté attention, n’étant pas eux-même Chachapoyas et donc pas concernés par ces rites.

L’après-midi, nous nous rendons dans une grotte dans laquelle il n’y a aucune lumière. Nous progressons avec des lampes torches et équipés de bottes. En effet, il faut plusieurs fois traverser des trous d’eau et avancer dans de la boue ! Notre étrange convoi finit par arriver dans des salles remplies de stalagmites et stalactites. On aperçoit au passage des chauves-souris cachées dans des cavités.

Jeudi 7 septembre 2017, Nous quittons Chachapoyas et prenons un collectivo en direction de Leymebamba. Il nous dépose à Yerbabuena, car nous voulons nous rendre à Revash, à plus de 16km . C’est par une piste que nous commençons la montée, avec tous nos sacs sur le dos ! Dans une courbe, un cheval gît sur la piste. Le chef d’équipe d’un chantier de la route nous explique qu’il est tombé une heure plus tôt de la falaise mais qu’il ne veut pas le bouger, de peur qu’on l’accuse de l’avoir tué avec une de ses machines. Plus loin, lors qu’enfin un collectivo passe, il nous rapproche à une dizaine de km de notre destination. Pendant plus de 2h, au soleil, nous attendons désespérément le passage d’un véhicule .

Voilà pourquoi l’office du tourisme nous avait fortement conseillé de le faire en tour organisé ! Alors que nous avions décidé de jeter l’éponge et de rebrousser chemin vue l’heure avancée, une voiture arrive et nous emmène enfin à bon port ! C’est avec un groupe arrivé juste après nous que nous effectuons la visite. Il faut marcher environ 2km pour accéder au mausolée de Revash. Il s’agit de petites maisons construites sur des corniches d’une falaise calcaire. Ces constructions funéraires datent de 800 ans après JC et sont peintes en rouge et crème. Les Chachapoyas y mettaient les momies des personnes importantes avec des offrandes pour leurs vies après la mort. Des symboles sont dessinés sur les maisons et sur la falaise (formes géométriques, figures abstraites, figures zoomorphes…). Après avoir profité des explications du guide, nous retournons à Yerbabuena avec ce groupe. Ensuite, c’est la policia del turismo qui nous emmène jusqu’à Leymebamba ! Ouf, l’aventure se termine bien !!

Vendredi 8 septembre 2017, nous partons visiter le musée de Leymebamba, situé à 4km environ du village, en moto taxi.

Ce joli complexe abrite plusieurs salles consacrées à la culture Chachapoyas (poteries, textiles, instruments de musique, quipus…) Le quipu est un ensemble de cordelettes de différentes couleurs relié à une corde. Sur chacune d’entre elles se trouve une succession de nœuds de tailles et de formes différentes représentant les unités, les dizaines et les centaines. Ce système permettait aux Chachapoyas puis aux Incas de compter. L’attraction principale du musée reste la salle des momies. En 1996, des fermiers ont découvert plusieurs Chullpas au niveau d’une corniche dans la falaise surplombant la lagune des condors. Dans celles-ci ont été retrouvées 219 momies ainsi que de nombreux autres objets. Elles sont conservées dans une pièce où la température et l’hygrométrie sont contrôlées. Leur attitude et parfois leur expression qui fait penser à de la peur ou de la terreur les rendent impressionnantes.

En sortant, nous traversons la route pour nous rendre dans un café à la terrasse duquel il est dit que l’on peut observer des colibris. Effectivement, des dizaines de ces oiseaux de toutes les couleurs virevoltent autour d’un abreuvoir suspendu à leur attention. Nous les admirons pendant un moment mais ils sont tellement rapides que vous ne verrez pas de photo d’eux en vol !!

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