PUCON

par | Nov 23, 2017 | Chili | 4 commentaires

Lundi 13 novembre 2017, nous quittons Santiago pour Pucon. Le voyage en bus dure environ 10h. Mais les films successifs que le bus diffuse nous distraient bien et on ne voit pas trop passer le temps. On est venus ici surtout pour gravir le volcan Villarica qui n’est pas spécialement haut (2847m) mais qui est toujours en activité. Surplomber de la lave en fusion me fait rêver…

Mardi 14 novembre 2017, on se renseigne pour notre ascension mais la météo n’est pas super bonne…Du coup, on ne sait pas trop si on attend un peu ou si on s’en va plus au sud…En attendant, on décide de faire un tour de zone (tour de zona) qui est une visite de ce qui est le plus remarquable dans le coin. Décidément, on n’accroche pas avec cette forme de tourisme. La formule avec un groupe a ses contraintes même si elle a aussi des avantages. On commence par le Parque Saltos de Marimán avec ses rapides impressionnants où l’on peut faire du rafting. Carlos, notre guide, nous raconte qu’en 2009, un touriste a voulu rejoindre la berge en nageant, s’est fait emporter par le courant et qu’il est mort noyé…

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On va ensuite sur les bords du lac Caburgua et voir los Ojos del carbugua qui sont alimentés par les eaux du lac mais de façon souterraine. Ses eaux ont des reflets d’ un bleu pétrole incroyable !

Et on termine le tour par des thermes. Il y en a plein dans la région. On a le temps de « tremper » pendant un bon moment et même de suivre un sentier qui conduit à des miradors dans la forêt alentour.

Mercredi 15 novembre 2017, le temps est menaçant et on va faire un tour dans Pucon. On monte jusqu’à un mirador, au-dessus du cimetière d’où on a une vue sur la petite ville et le lac.

On longe ensuite le lac sur une plage de sable noir bordée d’hotels de luxes. Puis on flâne dans les rues de la station de sport d’hiver.

Nous passons à la plaza de armas où trônent de belles statues en bois représentant des Mapuches .

Les maisons en bois, les forêts tout autour, les magasin de sport d’hiver, les restaurants qui proposent de la fondue…Tout nous fait penser à une ville d’Europe ou du Canada. Les habitants ont la peau claire et même souvent les yeux clairs. On ne se sent pas du tout dépaysé comme dans le reste de notre voyage.

Jeudi 16 novembre 2017, il pleut et on va en profiter pour se mettre à jour au niveau du blog.

Vendredi 17 novembre 2017, on décide de faire une rando dans le parc Huerquehue pour se mettre en forme avant l’ascension du volcan prévue pour le lendemain si la fenêtre météo se confirme. On y arrive avec un minibus d’une trentaine de places qui sont vite toutes occupées, plusieurs personnes feront le trajet d’une heure environ, debout.

A l’arrivée, on paye l’entrée du parc et on commence notre randonnée le long du lac Tinquilco. Le chemin grimpe rapidement dans une étrange forêt. Elle est constituée de nombreuses essences d’arbre, souvent énormes, dont les fameux Araucanias, désespoirs du singe (parce qu’ils ont des espèces de feuilles très piquantes) et aussi de bambous !! Le mélange est surprenant !

Tout le long, le chemin est très boueux et il faut vraiment faire attention là où on pose les pieds. On arrive à un premier lac, la laguna Chico.

La neige est juste au-dessus, sur les sommets autour. On verra plusieurs jolis petits ponts de bois pendant notre parcours.

Alors qu’on se dirige vers la laguna Verde, on suit un panneau qui nous indique la laguna Toro, toute proche. En y arrivant, on croise un monsieur qui nous conseille d’aller jusqu’à la pointe de ce lac (puntilla Toro) Il faut enjamber des branches et des troncs qui dissimulent le chemin. Sans les conseils de cet homme, on n’aurait jamais vu qu’on pouvait passer ! Arrivés au bout de la lagune, on est rejoint par un guide et ses deux clients. Nous sommes les seuls à cet endroit et on y reste un bon moment pour profiter de la tranquillité du lieu.

Le guide nous explique gentiment comment rejoindre la laguna Verde sans retourner sur nos pas. On marche dans la neige, on escalade des troncs d’arbre (ils sont énormes), mais on y arrive enfin.

Là, par contre, il y a foule. On commence à redescendre en passant par deux cascades, la cascade Trufulco et la cascade Nido de Aguila. Leur débit est incroyable ! Quelle puissance !!

Il est temps de retourner en bas, il ne faut pas rater le dernier bus, à 17h10 sinon, on dort dans le parc…Au passage, on peut admirer un beau panorama sur le lac Tinquilco. Le soir, on part avec Valentin, le patron de l’hôtel et de l’agence avec laquelle on va faire le volcan Villarica , pour essayer nos chaussures dans une espèce de cabane. Nous sommes sept au total, cinq de l´hôtel et un couple d’allemand. C’est un couple français, Célie et Marc, et une australienne, Carrie, qui viennent avec nous. On doit mettre des chaussures crampon-nables au cas où on en ai besoin. Ils nous fournissent également un sac à dos avec tout le matériel nécessaire : Un casque, un sur pantalon, une veste, des guêtres, des gants et des sur gants, un protège fessier et une luge. On a aussi un piolet et un masque à gaz pour le sommet.

Samedi 18 novembre 2017, le grand jour est donc arrivé. On se rend au départ de l’ascension du volcan en minibus avec nos trois guides. C’est un guide pour trois personnes. La montée prend 5 heures. La redescente est beaucoup plus rapide car elle se fait avec les fameuses luges. C’est vrai que les pentes bien régulières et sans aucun obstacle se prêtent bien à cet exercice. Il doit y avoir cent à deux cent personnes qui font l’ascension. On commence à marcher avec nos casques. C’est obligatoire dans le parc à cause des risques liés à une projection possible du volcan et d’éventuelles chutes de pierres, notamment quand il y a moins de neige. A peu prés à la moitié des remontes pentes, le vent qui était supportable jusque là, devient plus fort. Le sommet est coiffé par les fumerolles et des nuages. Au début, la pente est assez douce. On rejoint le départ des remontes pentes en une grosse 1/2h.

Les guides nous demandent alors de progresser en file indienne. La pente s’accentue aussi. On arrive à une sorte de grange dans laquelle on se réfugie pour se mettre à l’abri du vent et manger une barre de céréales. On marche depuis presque deux heures. On est au-dessus des nuages et la vue est splendide !

Il y a un beau soleil. Les guides nous ont donné dix minutes et on repart. La pente est alors encore plus raide et le vent plus fort. Hélène tombe plusieurs fois et on est tous déstabilisés au moment des bourrasques. On atteint alors une construction en béton qui était un téléphérique. Il a été détruit par une éruption et il ne reste que cette sorte de tunnel. Les guides nous demandent de mettre nos sur-pantalons, nos guêtres, la veste et nos crampons. L’exercice est compliqué dans cet endroit surpeuplé et glacial. On repart alors sur une pente encore plus raide et glacée. Je suis avec Célie et Marc. Hélène est un peu plus bas et le reste de notre groupe encore plus bas.

Les conditions météo sont extrêmes. Hélène tombe beaucoup. Le danger, c’est de glisser sur la pente glacée et partir. Les guides nous ont montré comment se servir du piolet dans ce cas là. La glace est soulevée du sol par le vent violent et nous fouette. Nos visages, qui ne sont pas intégralement protégés, nous font mal. Hélène nous racontera plus tard qu’un des guides l’a incité à renoncer. Mais elle refuse plusieurs fois. Je continue, donc elle aussi ! Mais le vent la met au sol régulièrement et elle se rattrape avec le piolet. Corinne, Carrie et Daniel ont déjà abandonné. Hélène progresse difficilement. C’est quand le guide lui dit qu’il y en a encore pour trois heures et demi qu’elle jette l’éponge. Nous ne sommes plus que trois et deux guides. On va jusqu’à une sorte de replat puis on monte jusqu’à une crête pour voir si le vent est moins fort mais c’est encore pire. Les rafales atteignent 100km/h. Le guide nous dit qu’il faut redescendre.

Je suis dégoûté. Non pas parce qu’on doit descendre, mais parce que je pense qu’ils le savaient depuis un moment et qu’ils nous ont emmené jusque là pour justifier le prix de la course (environ 100 euros/personne). Tous les groupes font demi-tour. Le volcan n’a pas voulu…La descente en luge par contre est très sympa ! On est de retour à l’hôtel à 14h et on décide de quand même fêter l’ascension avec une bonne bouteille le soir. Au final, il y en aura plusieurs et on se fait un bel apéro avec Célie, Marc et Antoine, le jeune français qui travaille à l’agence en face, vit à l’hôtel et avec lequel on a bien sympathisé. Malgré notre amertume (Célie partage mon ressenti), on a vécu une expérience unique dans des conditions extrêmes ! Il ne me restera plus qu’à faire l’Etna !!

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