PARC NATIONAL DE CHITWAN

par | Avr 24, 2018 | Népal | 4 commentaires

Mardi 17 avril 2018, après une nuit très très moyenne, nous décidons de partir quand même pour le Téraï vu que tout est réservé et/ou payé : notre bus et notre hôtel sur place. Le trajet va durer, pour une fois, moins longtemps qu’annoncé et nous arrivons vers 12h30 au lieu des 14-15h prévus. Nous avons alors l’après-midi dans notre bungalow pour nous remettre doucement et organiser notre séjour ici. Chitwan est le plus vieux parc national népalais. Il a été fondé en 1973 (une très bonne année). Il s’étend sur plus de 900km² et abrite une flore et une faune très dense dont certaines espèces menacées d’extinction comme le rhinoceros unicornis ou le tigre du Bengale. Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, ce lieu héberge aussi plus de 600 espèces d’oiseaux. Il est situé dans le sud-centre du Népal, à la frontière indienne. Dans la soirée, un énorme orage éclate et la grêle succède à la pluie dans un bruit tonitruant. Nous passerons le reste de la journée à regarder des épisodes de la Casa de Papel.

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Mercredi 18 avril 2018, la nuit a été encore très compliquée pour Hélène et on va commencer en douceur cette première journée de découverte de l’endroit. Dans la matinée, nous allons assister au bain des éléphants. À environ un kilomètre de notre hôtel, nous sommes conduits au bord de la rivière Rapti dans laquelle trois éléphants pataugent, accompagnés de leurs cornacs. Les touristes peuvent aussi monter sur leur dos et se faire doucher en même temps. Je ne résiste pas à l’envie d’y aller. Je grimpe sur son dos et sentir ses muscles sous mes jambes qui se contractent au moment où il se relève est incroyable ! Quelle puissance !! Mais comme il penche d’un côté en se levant avant de se stabiliser complètement, je doit me cramponner fermement pour ne pas tomber ! Et ensuite…il m’arrose copieusement avec sa trompe et je suis complètement trempé !! Hélène qui ne perd pas une miette de la scène est morte de rire.

Elle n’a pas voulu venir : son ressenti sur la question des éléphants domestiqués est mitigé et elle n’a pas voulu participer à une éventuelle mauvaise condition animale. Et puis, il faut bien le dire, elle n’as pas voulu se mouiller !!! Un des éléphants semble être particulièrement bichonné par son soigneur : il le lave de partout en le frottant avec une pierre et l’animal semble y prendre vraiment plaisir en restant allongé dans l’eau.
Sur le chemin du retour, une odeur spécifique nous interpelle et… oui, il y a du cannabis partout dans les fossés qui bordent la route. Et comme il est en fleur, il sent cette odeur si caractéristique ! Ici, c’est une mauvaise herbe sauvage qui pousse de partout, au milieu des volubilis ! Il y a aussi des éléphants sous de grands abris de bambous qui appartiennent à des particuliers.

Dans l’après-midi, une moto à trois roues passe nous prendre pour nous conduire au musée de la culture Tharu, principale ethnie du Téraï. Des panneaux explicatifs et des peintures murales nous décrivent le quotidien des tharus, leurs rituels, leurs cérémonies (mariage, naissance, mort) ainsi que leurs croyances. Nous serons surtout intéressés par les témoignages écrits de la population au moment de la création du parc. En effet, il a bien fallu que ce peuple quitte le secteur avec tout ce qu’il peut y avoir de terrible dans ces expropriations. Sur un dernier pan de mur sont accrochées des phtos représentants des trophées de chasse ou plutôt le carnage géneré par la soif de tuer de chasseurs sans scrupules. En effet avant la création du parc, la zone était une réserve de chasse . Au cours d’un safari sanglant, le roi Georges V et son fils tuèrent pas moins de 39 tigres et 18 rhinocéros.

Puis, nous arrivons au centre d’élevage des éléphants. Des buffles d’eau traversent la rivière. Nos pas nous conduisent jusqu’à une zone avec de grandes clôtures électrifiées pour protéger les humains des éléphants sauvages qui sont juste derrière, dans la jungle. Les éléphants domestiques ne sont que des femelles qui sont fécondées par les mâles sauvages qui viennent leur rendre visite (bien pratique!). Les bébés éléphants sont donc enchaînés à côté de leur maman, sous de grands abris de tôle ondulée. Hélène sera submergée par l’émotion et va verser quelques larmes devant ces grands pachydermes au service de l’homme et du tourisme… Il faut néanmoins relativiser, les jeunes éléphants passent une grande parti de la journée dans la jungle et rentrent le soir. De même les femelles élephants s’échappent parfois pour suivre les mâles sauvages, mais elles reviennent au bout de quelques jours, signe à mes yeux que leur traitement n’est pas si terrible que cela..On ne s’attarde pas.

Jeudi 19 avril 2018, c’est le grand jour ! On va faire un safari (à pied, vous l’aurez deviné, ni à dos d’éléphants, ni en jeep ! ) à l’intérieur du fameux parc de Chitwan. Notre guide, Kumal, nous conduit jusqu’à l’embarcadère où nous devons emprunter un canoë pendant une petite heure. En attendant d’embarquer, nous voyons des crocodiles flotter comme des bouts de bois. Ce sont des gavials, qui ne mangent que du poisson frais et sont en grand danger d’extinction. La pirogue, creusée dans un seul et même tronc, balance pas mal ce qui n’est pas super confortable.
Ce trajet va nous permettre d’admirer surtout des oiseaux dont plusieurs sortes de Martin pêcheurs avec de jolies couleurs, des aigrettes, des canards de Sibérie, un marabout (très grand échassier) et un paon ! Et oui, nous avons découvert que les paons volent ! Et avec leur queue en panache, c’est juste…dingue ! Ils crient aussi « Léon » mais…en népali !
À peine avons nous débarqué que Kumal nous montre des traces de tigre (une femelle parce que la trace est plutôt petite (!)), de rhinocéros, de cerfs et d’éléphants. À la lisière de la forêt, nous attendons notre deuxième guide. En effet, nous devons en avoir un devant et un derrière, armés d’un bâton de bambou (ah ben on est tout de suite bien plus rassuré ! ). Kumal nous explique comment réagir en cas d’attaque des principaux prédateurs du parc : pour le rhinocéros, il faut trouver un arbre bas pour y monter ou un gros pour se cacher derrière le tronc. Si nous sommes en terrain découvert, il faut courir en zigzag : 4 mètres dans un sens et 4 mètres dans l’autre. Et laisser tomber quelque chose comme son sac ou son appareil photo : l’animal va s’arrêter pour le renifler, ce qui peut nous donner de précieuses minutes. Pour l’éléphant, il faut courir, tout simplement.
Pour le tigre, il nous conseille de nous reculer doucement, face à lui, puis ensuite de se retourner et courir (en effet le tigre attaque toujours par derrière). Enfin, pour l’ours, les bambous devraient suffire. Et s’il s’agit d’une femelle avec un ou des petits, on ne cherche pas à comprendre, on court ! Bon ben…on se demande un moment si c’est pour le folklore ou si c’est vraiment aussi risqué que ça en a l’air…Krishna arrive et nous voilà partis pour cette journée en pays hostile.
La première partie de notre safari va suivre le lit de la rivière mais nous ne voyons pas d’animaux en train de boire ou de se baigner. Par contre, des papillons et des oiseaux volent autour de nous. Les cris des habitants de la zone accompagnent nos pas, donnant une atmosphère étrange à notre marche, un peu comme dans les films. La chaleur commence à être difficile à supporter. En plus, nous avons des manches longues. Hélène parce que c’était son seul habit gris (interdiction de porter du rouge, rose, jaune ou blanc) et moi pour me protéger des moustiques. Alors que nous avons changé de direction et que nous pénétrons plus profondément dans la forêt, nous sommes arrêtés par des bruits étranges : des sortes de barrissements et des sons sourds qui semblent résonner. Kumal me murmure que c’est un combat de rhinocéros. Et tout de suite après, nos guides se mettent à courir en criant «  courrez, courrez » !!! Je peux vous dire qu’on n’a pas chercher à savoir et on les a suivi !! Ils se cachent avec nous dans le tronc d’un grand arbre et là, quelques secondes plus tard, les deux rhinocéros passent en se poursuivant juste là où nous étions, dans un bruit énorme ! Nous sommes à 5-6 mètres d’eux et ils décrivent un cercle autour de notre position ce qui nous permet de les suivre de nos yeux écarquillés, le cœur battant. Le bruit sourd de leur pas diminue lentement…puis revient ! Ils se poursuivent toujours ! Mais cette fois-ci, ils ne tournent pas autour de nous et changent de direction, nous laissant éberlués, hésitants, mais heureux ! Leurs belles peaux grises plissées qui ressemblent à une carapace étaient à quelques mètres de nous ! Par contre, vous nous excuserez pour les photos. Ou plutôt le manque de photo ! D’ailleurs, globalement, dans ce safari, ce ne seront pas les images qui vont vous subjuguer !! On a eu beau essayer, les animaux sauvages sont vraiment doués pour se dérober à nos objectifs…
Nous allons ensuite nous diriger vers une forêt de sals et des « coton tree » bordent le chemin. Kumal nous explique que c’est un arbre très utile ici : ses feuilles sont mangées par les éléphants et le coton des gousses était utilisé autrefois pour faire des oreillers et des couvertures. D’énormes termitières s’élèvent parfois à plus de deux mètres de haut.
Nous arrivons enfin à la forêt de sals mais Hélène commence à être très fatiguée. Elle souffre beaucoup de la chaleur et se sent complètement vidée. La pause de midi va nous permettre de nous reposer un peu. C’est vrai que ce safari ne ressemble pas à l’idée qu’on s’en faisait à l’avance. On pensait qu’on allait s’arrêter de temps en temps sur des plates-forme pour attendre et observer d’éventuels animaux sauvages. En fait, on a eu plutôt l’impression de se dépêcher et de marcher beaucoup (dans les vingt kilomètres) sous une chaleur écrasante. Dans l’après midi, on verra quelques éléphants domestiques, certains sont utilisés pour travailler, d’autres comme monture.
Krisna nous montrera des cerfs axis, mais rapidement il se remet en marche, les faisant fuir.
Après s’être approché d’un lac dans lequel se baigne un rhinocéros (mais celui-ci, on le verra de vraiment loin), on rentre enfin. Nous remercions nos guides et allons savourer une bonne bière.
Hélène est exténuée mais notre aventure du matin restera gravée dans nos mémoires, c’est certain ! C’était une expérience intéressante, mais pour moi, on est parti beaucoup trop tard, diminuant ainsi nos chances de voir plus d’animaux.
Vendredi 20 avril 2018, nous prenons le bus pour Katmandou. Après de multiples arrêts et bouchons, il nous faudra plus de neuf heures pour parcourir les 140km…Inimaginable chez nous mais bien réel ici !! Et bien fatiguant même si nous somnolons presque tout le long du trajet chaotique…Avant de quitter une une des rares capitales où l’on peut voir des vaches sur les trottoirs et des singes sur les toits des maisons, voici quelques petites observations à son sujet et celui des habitants que nous avons rencontré : beaucoup de gens portent des masques à poussière en coton ou en papier pour se protéger de la poussière donc mais aussi de la pollution. Il faut dire que la circulation est très dense est les routes sont très souvent défoncées. Les népalais, qu’on a trouvé très attachants, nous ont ont surpris au début en hochant la tête sur le côté pour nous répondre. En effet, si leur « non » se symbolise de la même façon que le notre, leur « oui » en revanche, pas tout à fait. Au lieu de hocher la tête d’avant en arrière comme nous le faisons, ils la penche sur le côté, en direction de l’épaule, ce qui chez nous est plutôt un signe de doute. D’où notre perplexité quand nous sommes arrivés.
Samedi 21 avril 2018, notre vol est à plus de 23h ce soir. Nous avons donc le temps de mettre à jour le blog, faire notre lessive et organiser un peu la suite au Viet Nam. Nous allons dîner une dernière fois au Good Times qui fut notre cantine durant nos trois séjours sur Katmandou. Le personnel est adorable et la nourriture très bonne.

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