NORTHLAND

par | Jan 15, 2018 | Nouvelle-Zélande | 8 commentaires

Samedi 6 janvier 2018, on roule jusqu’à Ahipara où l’on plante la tente dans un camping situé au début de la Ninety Miles Beach. Comme on a un temps mitigé qui alterne averses et soleil, on continue de se mettre à jour de nos publications et on organise la suite de notre voyage. Le vent est encore bien fort par moment mais globalement, ça semble s’arranger.

Dimanche 7 janvier 2018, c’est tout au nord de la Nouvelle Zélande que nous avons décidé d’aller, à Cape Reinga ou en maori Te Rerenga Wairua signifiant «le lieu du grand saut de départ des esprits» .En effet les Maori pensent que les âmes des morts vont au cap Reinga rejoindre l’Au-delà appelé Hawaiki. C’est à cet endroit que l’Océan Pacifique rejoint la mer de Tasman créant des courants dangereux se matérialisant par de la houle et parfois des vagues atteignant 10 m de haut quand les conditions météo sont mauvaises. Pour les Maoris c’est là que la mer mâle Te Moana Tapokopoko Tawhaki rencontre la mer femelle Te Tai o Whitirela. Les vagues et les tourbillons créés par les courants représentent le rapprochement des hommes et des femmes et la création de la vie. Vous l’aurez compris c’est un lieu sacré pour les Maori. Comme tous lieux sacrés, il faut respecter certaines choses, comme ne pas manger sur le chemin qui relie le parking au phare par exemple. On va jusqu’au phare construit en 1941 pour admirer ce bout de monde.

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Pendant qu’Hélène rejoint la voiture je m’aventure jusqu’ à Te Werahi Beach (petite randonnée d’1h30 aller retour). En repartant, on va jusqu’à la Taputaputa bay, superbe plage avec de beaux rouleaux et je ne résiste pas à l’envie de me baigner. Hélène qui la trouve trop froide, reste sur le sable. La force des vagues est impressionnante et plusieurs personnes s’amusent à glisser sur des planches jusqu’à la berge.

 

Puis, on repart et on s’arrête plus loin à Te Paki sand dunes où ces collinnes de sables atteignent 140 m de haut (notre dune du Pilat et ses 110 m est largement battue). Des personnes louent des planches de bodyboard et dévalent les pentes abruptes des dunes géantes. Mais il faut monter et la pente, bien raide, est difficile à gravir sans appui dans le sable. On s’amuse à regarder les petits et les grands descendre comme en luge cette dune puis on continue à monter pour aller au sommet de la plus haute d’où on a une belle vue à 360°. Le vent est très violent et nous fouette le visage avec force. Il sculpte de belles figures dans le sable. On ne reste pas longtemps et on descend les pentes en courant comme des fous dansle sable ! C’est génial !!

Sur la route, plus loin, on va en voiture sur la fameuse plage Ninety Miles Beach. Cette plage s’étend d’ Ahipara jusqu’à Cape Reinga le long de la péninsule d’Áupouri. En réalité, elle ne fait que 55 miles (88km) mais c’est déjà beaucoup !! En 1932, cette plage servait de piste à certains des premiers services aériens entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande. C’est officiellement une route publique et elle est parfois utilisée comme route alternative à la SH1 (pour des raisons touristiques ou quand la route principale est fermée en raison des glissements de terrain ou des inondations). Mais il faut quand même faire attention à ne pas s’embourber et à ne pas se faire coincer par les marées.

Lundi 8 janvier 2018, on repart de l’autre côté de l’île et l’on se rend à Waitangi Treaty Ground là où a été signé le traité de paix entre les colons et les principaux chefs des tribus Maoris le 6 février 1840. Un guide, Maori, nous conduit à travers un circuit dans le bush qui entoure la maison de Waitangi. On arrive devant Ngātokimatawhaorua un immense waka (canoë) de 35m et propulsé par 80 rameurs. Il est mis à l’eau chaque 6 février pour fêter la signature du traité.

On va ensuite sur le lieu exacte de la signature du traité, où est érigé un mât avec trois drapeaux : celui des tribus unies de la Nouvelle-Zélande, le britannique et celui actuel du pays. On fait alors face à la fameuse maison dans laquelle a vécu James Busby, sa femme Agnès et leurs six enfants.Ses fonctions étaient de protéger le commerce britannique, de contrôler et de servir de médiateur entre les colons indisciplinés et les Maoris.

Pour le centenaire de la signature du traité , un wharenui (maison d’accueil Maori) a été construit tout près de la maison et c’est là que nous allons assister à un spectacle donné par huit Maoris, quatre hommes et quatre femmes. On avait un peu peur que ce ne soit qu’un attrape touristes à la limite du voyeurisme mais pas du tout ! Ils semblent heureux et fiers de nous faire voir leur culture ! Ils nous montrent comment ils se saluent : front contre contre front et nez contre nez. Ils ont une façon très particulière de souhaiter la bienvenue aux étrangers. Il s’agit d’un fameu Haka qui n’est pas aussi belliqueux que ça… Mais avec leurs yeux exorbités, leurs visages aux mimiques effrayantes et leurs chants très forts, on comprend qu’ils ont pu sembler inamicaux à ceux qui ont débarqué ici ! Ils nous font la démonstration de plusieurs chants et danses qui nous ravissent. A la sortie, ils se partagent en trois groupes : un avec lequel on peut prendre des photos, un qui peut nous apprendre le Haka des matchs de rugby et un qui répond aux questions. Devinez où on est allé ? Apprendre le Haka bien sûr !!

Ensuite, on peut aller visiter la maison et ses beaux jardins fleuris. Puis après un passage dans le bush et ses nombreux arbres et oiseaux, on va visiter le musée, consacré à la signature du traité et à ses conséquences. Le traité est court : il ne regroupe que trois articles.
L’article premier reconnaît la souveraineté de la Couronne du Royaume-Uni sur la Nouvelle-Zélande ;
l’article deux garantit aux chefs signataires et à leurs tribus le maintien de leurs prérogatives et possessions immobilières, notamment leurs terres. Il accorde à la Couronne un droit de préemption sur les éventuelles terres que les Maori souhaiteraient vendre
l’article trois garantit l’égalité des droits entre Maoris et sujets britanniques.
il est très intéressant de comprendre pourquoi le traité n’a pas été satisfaisant, surtout pour les Maoris, et pourquoi il a fallu attendre des guerres, des morts et d’immenses manifestations dans les années 70 pour que les Maoris soient entendus et reçoivent des compensations. En fait, c’est essentiellement un problème de langue qui est à l’origine de malentendus et de tout ce qui en a découlé. En effet, le pasteur qui traduisait le texte avait appris le Maori trois mois plus tôt et n’avait pas encore saisi toutes les subtilités de ce dialecte… Le Tribunal de Waitangi fut établi le 10 octobre 1975. Le Treaty of Waitangi Act qui lui donnait naissance avait pour but de réaffirmer les principes énoncés dans le Traité et de créer une juridiction capable de juger des violations avérées de celui-ci. Le mandat du Tribunal, limité à l’origine aux conflits récents, fut à partir de 1985 étendu pour couvrir tous les conflits fonciers depuis 1840, y compris durant les guerres entre Maori.

On repart ensuite en direction Dargaville et au passage on s’arrête à Kawakawa pour admirer ses toilettes publiques, véritables œuvres d’art de l’artiste autrichien Hundertwasser (murs en bouteilles, céramiques multicolores et toit en herbe).

Pour se rendre à notre prochain camping situé sur la côte ouest, notre GPS nous fait passer par une piste en gravier pendant 5o km…Incroyable ! On se rend compte qu’en dehors des grands axes, les autres routes de la Nouvelle Zélande sont des pistes. On comprend mieux pourquoi les habitants ont tous un gros 4×4 et roulent si vite sur les routes goudronnées !! En Nouvelle Zélande, la limitation de vitesse sur les routes nationales est de 100km/h et 80km/h en ville sauf dans certains centres-villes, 50km/h. Et en France, on passe à 80km/h sur les RN…En tout cas, sur notre piste, on roule à 40km/h sous peine de déraper dans les graviers, mais on arrive à bon port !

Mardi 9 janvier 2018, on va voir d’immenses arbres, les Kauris de la forêt de Waipoua. Avant d’entrer dans le parc, on doit passer par une station de lavage des semelles des chaussures. Il faut les racler, les brosser puis passer sur une espèce de tapis imbibé d’eau savonneuse. Ce préalable sert à éviter la contamination de ces très vieux arbres par des champignons appelés savamment Phytophtora taxon Agathis qui menacent l’espèce. Tout au long du parcours, des panneaux nous invitent à rester dans le sentier pour limiter la propagation de spores.

On s’arrête en premier pour aller voir le 7ème plus gros arbre dénommé Yakas. Ses mensurations sont impressionnantes : 12,29 mètres de circonférence et 43,9 mètres de hauteur…Mais ce n’est qu’un début ; On va voir ensuite le 2ème plus gros Kauri, Te Matua Ngahere appelé le père de la forêt. Certes, ce n’est pas le plus gros avec ses 16,41 m de circonférence et 29,90 m de haut mais c’est le plus vieux avec un âge estimé entre 2500 et 3500 ans. On va ensuite voir les four sisters (mais comment donner un sexe à un arbre?) qui sont un bosquet de quatre Kauri. En sortant du parc, il faut refaire la même chose qu’en entrant avec les chaussures. Puis on reprend la voiture pour aller voir « lord of the forest » (le seigneur de la forêt). Après avoir de nouveau nettoyé nos chaussures, on suit un chemin sur pilotis (pour protéger ses racines) dans la forêt et on découvre Tane Mahuta dont l’âge est estimé à 2000 ans environ. Son tronc a une circonférence de 17,7 mètres et il culmine à 51,5 m. Ce serait cet arbre qui aurait inspiré James Cameron pour l’arbre de vie d’Avatar. Dans la cosmologie Maori, il serait le fils de Ranginui, « le père ciel » et de Papatuanuku, « la mère terre » Il est celui qui donne la vie et il est le père de toutes les créatures vivantes.

Suite à l’exploitation du bois, il ne reste aujourd’hui que 4% des forêts de Kauri originelles. Ce bois permettait de réaliser de longues et larges planches, exemptes de défaut et il fut largement utilisé pour construire des canoës et des mâts de bateaux entre autre. De plus la résine de Kauri a connu son heure de gloire entre 1880 et 1920. Des milliers de colons se sont installés pour extraire cette gomme servant notamment à la fabrication de vernis et de linoléum. La résine tombée au pied des arbres et fossilisée (appelée copal) est actuellement utilisée en joaillerie tout comme l’ambre.

On part ensuite en direction d’ Omapere où l’on s’ arrête sur une colline surplombant le village. On emprunte le signal station track qui longe les falaises et on va jusqu’au bout du chemin d’où l’on peut admirer la mer de Tasman, la baie d’Hokianga et les dunes de sable de Niua. On rejoint ensuite en contrebas une plage rocheuse. Il n’y a pas de chemin et on y va à travers la végétation. On est seuls ici. On passe ensuite par les rochers de la côte en espérant rejoindre la plage aperçue en contrebas plus tôt. On construit une trace éphémère : un empilemnet de galets. On est trop fiers tellement il est beau !! Finalement, après pas mal de varappe sur les rochers et quelques passages dans l’eau, on rejoint la plage. C’était vraiment un super moment !!

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