EL CHALTEN

par | Déc 6, 2017 | Argentine | 5 commentaires

Mardi 28 novembre 2017, on s’organise pour se rendre à Osorno le plus tôt possible. On a envoyé un message au consul honoraire pour avoir un rendez-vous rapidement car le consulat n’est ouvert que le mardi de 17h à 20h,. On voudrait passer en Argentine aujourd’hui. Arrivés à Osorno, on cherche tout de suite un bar avec du wifi pour vérifier si on a une réponse du consul, et… rien ! Déception !! Hélène demande gentiment à la serveuse si elle peut utiliser son téléphone pour appeler. Du coup, on a RDV à13h30. 12000 pesos chilien plus tard, on a enfin nos sésames et on peut partir pour Bariloche, en Argentine ! Hourra !!!
Environ 5h de bus nous attendent. On va voir le paysage changer radicalement .Les volcans font place à des sommets granitiques, les forêts sont plus clairsemées et l’ensemble devient plus minéral. Des arbres morts et du sable bordent la route. C’est impressionnant.

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À la frontière, un douanier explique à Hélène que tous ces arbres sont morts suite à une éruption volcanique en 2011. Plus bas, la forêt redevient plus dense avec beaucoup de conifères. Le soleil se couche sur un lac bordé d’une multitude de genêts fleuris avec de beaux sommets enneigés au loin. Il y a aussi plein de lupins de toutes les couleurs qui poussent sauvagement. C’est très beau…Arrivés à Bariloche, on se trouve un hostel pas trop loin du terminal en prévision du trajet du lendemain, on doit y être à 6h…
Mercredi 29 novembre 2017, on va voyager toute la journée jusqu’à Los Antiguos, à la frontière Chilienne, sur les bords du deuxième plus grand lac d’Amérique du sud. C’est un lac qui est à cheval sur le Chili et l’Argentine. Il s’appelle Lago Carrera au Chili et Lago Buenos Aires côté argentin. A Perito Moreno, on a 40mn d’arrêt et on en profite pour filer à l’office du tourisme dans le centre. Les argentins mettent beaucoup de « ch » dans leur façon de parler. Ils vont dire « chi » au lieu de « si » pour dire oui par exemple. C’est surprenant et un ils sont un peu plus difficiles à comprendre. Renseignements pris, tous les tours sont complets pour le lendemain pour aller voir les cathédrales de marbre. Le tour prend la journée et on veut prendre le bus de nuit au retour pour perdre le moins de temps possible.

Il y a peut-être une possibilité avec une autre agence de Los Antiguos mais qui ne sort pas tous les jours. Un des chauffeurs nous propose d’aller leur demander en arrivant au terminal. Pas de sortie le lendemain…À regret, on décide de faire l’impasse sur cette visite. Décidément, le vol dont on a été victime aura bien modifié nos projets !! Du coup, on prolonge notre trajet jusqu’à El Chalten. On va donc voyager encore toute la nuit…Depuis le bus, on a pu admirer des guanacos, la quatrième et dernière sorte de camélidé d’Amérique du Sud, après le lama, l’alpaga et la vigogne. Le guanaco est également sauvage et protégé. On a même vu des choiques (nandou de Darwin)

Jeudi 30 novembre 2017, on arrive à destination asse tôt le matin et on se trouve l’auberge de jeunesse la moins chère de la ville. On décide de se faire une petite rando pour se chauffer pour le lendemain. On va au Chorrillo del salto, des chutes d’eau qui sont à 3km du village mais il faut déjà en faire 2,5 pour sortir d’El Chalten et arriver au début du chemin. Une piste y conduit aussi pour ceux qui veulent y aller en voiture. Des pois de senteurs égaient le chemin et le parfument délicatement. La vue est très jolie sur le rio de las vueltas qui va se jeter dans le lac Viedma. Il y a des oiseaux partout. On arrive aux cascades qui valent le coup d’œil. Après avoir parcouru nos 11km, on s’endort comme des bébés !!

Vendredi 1er décembre 2017, on part tôt car la rando qui nous attend fait 13km depuis notre hôtel. On va à la laguna de los tres, au pied du Fitz Roy (3405m), du nom de l’amiral du Beagle. Les Tehuelche l’appelaient Chalten qui veut dire montagne qui fume car des nuages sont souvent accrochés à son sommet et ils pensaient que c’était un volcan. Il fut gravit pour la première fois en 1952 par des alpinistes français, cocoricooooo !! Il est le point culminant du massif du Fitz Roy, constitué principalement de deux chaînes de montagne, la chaîne du Fitz Roy (composée des Aiguilles Guillaumet, Mermoz, du mont Fitz Roy, et des aiguilles Poincenot et Saint Exupéry , que du beau monde) et la chaîne du Cerro Torre.

Le chemin commence par une montée dans une forêt magnifique où les oiseaux chantent à tue tête et volent tout prés de nous sans aucune crainte. C’est le printemps ! On voit même un lièvre, dressé sur ses pattes arrières, qui nous observe au bord du sentier ! Un couple qui arrive en parlant fort le ferra fuir…2 mètres plus loin ! Dans ces forêt, vivent des huemules, des cervidés, classés monuments nationaux et des pumas mais on n’en n’a pas vu. On arrive à un premier mirador qui surplombe la vallée dans laquelle nous étions la veille.
Plus loin, on arrive au mirador du Fitz Roy avec une première vue sur ces belles montagnes. À partir de là, on ne va pratiquement plus les perdre de vue.
Après avoir vu des ouettes à tête grises et un caracara (aigle de Patagonie), on arrive au dernier km de notre chemin. 400 m de dénivelé nous attendent avant la récompense finale.
La vue là haut est à couper le souffle !! Les montagnes et leur glaciers se dressent fièrement avec la laguna de los tres à leur pieds. Elle est pratiquement couverte de glace plus ou moins épaisse. On casse la croûte ici, ébahis par tant de beauté…On descend ensuite au bord de la lagune. On monte sur un promontoire d’où l’on peut admirer en contrebas le bleu profond de la laguna Sucia. Les couleurs sont juste extraordinaires… Un condor passe tout près, et on s’extasie devant son vol gracieux. On en profite un maximum mais on sait que le long retour nous attend. Je pense que ce qu’on a vu aujourd’hui fait partie des plus beaux paysages de notre voyage, si ce n’est LE plus beau ! Les 26km et 800m de dénivelé positif valent vraiment la peine !

Samedi 2 décembre 2017, on part encore plus tôt pour aller à la laguna Torre, au pied du pic du même nom qui culmine à 3128 m. Cette fois-ci, elle n’est « que » à 11km avec « que » 400m de dénivelé. Mais comme on prend notre bus dans la foulée, on préfère partir tôt. La journée est magnifique et le ciel d’un bleu limpide sans aucun nuage. Le sentier, très joli aussi, ondule jusqu’à un premier mirador sur une rivière en contrebas. Plus loin, on arrive au mirador del Torre qui nous offre un beau panorama sur la chaîne de montagne. Après avoir longé une forêt d’arbres morts que j’ai appelé « forêt de la désolation », on arrive devant le lac. C’est très beau mais mois qu’hier. C’est qu’on devient difficiles à force de voir des splendeurs de la nature !!

Hélène n’a pas envie d’aller jusqu’au mirador, à 2km, au bout du lac. Il ne semble effectivement pas apporter grand chose mais j’y vais quand même. Effectivement, à part une vue sur un glacier, il n’a de mirador que le nom. N’étant pas sûr d’être arrivé, je vais même m’enfoncer dans la forêt pour voir s’il n’y a pas un autre endroit mais non, rien !! Je retourne sur mes pas rapidement et je rejoins Hélène qui a fait une partie du sentier pour éviter d’avoir trop froid en m’attendant.
Le retour se fera sans soucis et on arrive bien assez tôt pour récupérer nos sacs et se rendre au terminal. On a fait pratiquement 50km en 2 jours et on est un peu fatigués mais pas tant que ça finalement ! On arrive donc à El Calafate, au bord du lac Argentino, vers 21h30 le soir même.

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